Retour

Désengorgement des urgences, budget de 32 milliards, le secteur de la santé comme priorité du nouveau gouvernement

Temps de lecture : 4 min

visual

Lors d'une visite au CHU de Dijon le 13 janvier, le Premier ministre Gabriel Attal et la nouvelle ministre du Travail, des Solidarités et de la Santé, Catherine Vautrin, ont mis en avant l'importance de placer l'hôpital en haut de la liste des priorités. Par ailleurs, lors de sa conférence de presse du 16 janvier, le président de la République, Emmanuel Macron a rappelé son engagement de "désengorger les urgences".

Investissement massif : l'hôpital au cœur des préoccupations

Lors de la visite de Gabriel Attal, le gouvernement a annoncé son engagement à poursuivre les investissements massifs dans le système de santé. Gabriel Attal a déclaré que dans les cinq prochaines années, 32 milliards d'euros supplémentaires seraient investis, notamment avec un budget historique prévu pour l'hôpital public. Il a précisé que cette augmentation budgétaire n'est pas une nouvelle enveloppe, mais plutôt une hausse adoptée dans la dernière loi de financement de la sécurité sociale.

Transformation du financement de l'hôpital et coordination avec la ville

Le Premier ministre a également évoqué la transformation du financement de l'hôpital, soulignant la sortie progressive du tout tarif à l'activité. Il a mis en avant une approche plus diversifiée du financement, prenant en compte les parcours et la diversité des situations à traiter. De plus, une coordination renforcée avec la ville est prévue pour alléger la pression sur l'hôpital.

Les effets concrets des investissements

Gabriel Attal a insisté sur le fait que les investissements réalisés, en particulier ceux issus du Ségur de la santé, commencent à porter leurs fruits. Il a reconnu les défis persistants mais a souligné l'importance que ces investissements se traduisent concrètement dans les conditions d'exercice des professionnels de la santé.

Le gouvernement envisage des orientations à long terme pour la politique de santé. Il a souligné l'importance d'un diagnostic lucide, de la transparence sur les difficultés, et a exprimé la nécessité de prendre des décisions radicales et d'agir rapidement. Catherine Vautrin a également évoqué des actions à venir sur des domaines tels que l'enfance, l'école, et la complémentarité entre urbanité et ruralité.

Des mesures pour désengorger les urgences

Lors de sa conférence de presse du 16 janvier, le président de la République, Emmanuel Macron réaffirme son engagement de "désengorger les urgences" d'ici la fin de l'année.

Il a promis de poursuivre les efforts sur les soins non programmés et de faciliter le recrutement de personnel paramédical. Le chef de l'État a affirmé que l'investissement historique dans le secteur de la santé, notamment avec le Ségur, a permis des augmentations salariales significatives pour les soignants.

Emmanuel Macron a souligné les avancées dans l'accessibilité aux soins non programmés, indiquant que 70% de la population bénéficie déjà des services d'accès aux soins. Il a reconnu que l'abandon de l'obligation de garde il y a quelques années a contribué à la pression sur les urgences. Le président a exprimé l'objectif d'atteindre une couverture de 100% par ces services dès 2024 pour soulager les urgences.

Parallèlement, il a insisté sur la nécessité de responsabiliser les personnes recourant de manière inappropriée aux urgences, suggérant un reste à charge pour dissuader ces pratiques. Emmanuel Macron a également évoqué la difficulté de recruter du personnel paramédical, particulièrement dans les grandes villes où le coût du logement est élevé. Des solutions de logement pour les paramédicaux et leurs familles sont envisagées pour résoudre ce problème.

Une rémunération des médecins "au patient plutôt qu'à l'acte"

Concernant les médecins de ville, le président a rejeté l'idée de contraintes, préférant une révolution organisationnelle. Il a plaidé en faveur d'une rémunération basée sur le patient plutôt que sur l'acte médical, visant à libérer du temps pour les médecins. Il a également encouragé la collaboration entre la ville et l'hôpital, soulignant l'importance de déléguer certains actes médicaux, y compris à des paramédicaux.

Emmanuel Macron a appelé à mettre fin aux déserts médicaux en simplifiant les règles, favorisant la coordination entre les différents acteurs de la santé au niveau local. Il a mentionné la création de postes, le soutien aux professionnels de santé et la nécessité de libérer du temps médical en réduisant les tâches administratives. Les paramédicaux ont été placés au cœur du mandat de la nouvelle ministre de la santé, Catherine Vautrin. Enfin, le président a exprimé la volonté de régulariser la situation administrative des médecins étrangers contribuant aux services de santé (Padhue).